Nord-Kivu : un collaborateur du gouverneur tué par les rebelles à Masisi

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Un collaborateur du gouverneur a été tué dimanche en territoire de Masisi (Nord-Kivu) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), dans une attaque attribuée par les autorités locales au groupe armé Maï-Maï

« Les Maï-Maï ont surpris le fonctionnaire délégué du gouverneur dans le secteur Osso-Banyungu vers 18h00 locales. Au total 2 autres personnes trouvées sur place ont été blessées et une autre kidnappée », rapportent plusieurs sources.

Le président du conseil territorial de la jeunesse de Masisi, qui condamne l’incident, appelle les jeunes du milieu à se désolidariser des groupes armés. Lwambo Mufuni appelle le gouvernement congolais à mettre en place un mécanisme pour sécuriser la population dans ce territoire.

« Cet assassinat vient s’ajouter à d’autres, depuis le début de cette année. La jeunesse du territoire de Masisi continue à condamner ces actes de tuerie à la hausse dans le territoire de Masisi et appelle le gouvernement congolais à mettre en place un mécanisme pour sécuriser la population dans ce territoire. Et je lance un appel aux jeunes qui continuent à trainer dans les groupes armés et forces négatives de se joindre à nous pour qu’ensemble on planifie les activités d’entrepreneuriat, et voir si l’on peut se bâtir un Masisi avec sécurité. Mais aussi, pour le gouvernement congolais de voir comment il peut mettre en place, un mécanisme d’encadrement des jeunes rendus par ce que nous avons un problème dans le territoire de Masisi », a déclaré le président du conseil territorial de la jeunesse de Masisi.

Les ADF et Maï-Maï sont à l’origine des rebelles ougandais qui se sont installés dans l’est de la RDC en 1995, fuyant le nouveau régime en Ouganda. Depuis quelques années, leur recrutement s’est élargi à d’autres nationalités jusque dans les rangs des populations congolaises avec qui ils vivent. Leurs attaques sont chroniques dans le territoire de Beni depuis 2014.

Ils n’ont jamais posé des revendications officielles mais sont accusés par Kinshasa et l’ONU d’être responsables des massacres des milliers de civils dans le territoire de Béni, frontalier avec l’Ouganda, depuis 2014.

Selon la société civile, plus de 1300 civils ont été tués en territoire de Beni depuis le 31 octobre 2019, date du lancement des opérations militaires d’envergure contre les leaders et les bases du groupe armé.

En signe de représailles pour dissuader les civils de collaborer avec les militaires, les ADF qui constituent l’un des groupes armés les plus violents parmi la centaine de groupes encore actifs dans l’est de la RDC, en proie à des guerres et des violences depuis 1996, avaient intensifié leurs massacres en zone rurale. Depuis avril 2019, plusieurs de leurs attaques ont été revendiquées par l’organisation terroriste Daech.