RDC-Formation du Gouvernement Union Sacrée : Est-ce une mission impossible pour Sama Lukonde ?

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Le nouveau premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde totalise ce mardi 16 mars 30 jours depuis sa nomination à la tête de l’exécutif national en République Démocratique du Congo.

Originaire de la province du Haut-Katanga dans le Sud-Est du pays ,Jean-Michel Sama Lukonde a, par le passé, été ministre des Sports sous Joseph Kabila avant de démissionner en 2015 par obéissance à son parti politique, Avenir du Congo (ACO), qui avait été exclu de la majorité présidentielle.

Par la suite , Il a milité au sein de l’opposition sous le leadership de Moïse Katumbi dans la coalition G7.

Tenez! Après sa nomination, l’homme de 43 ans avait 30 jours pour former son Gouvernement et ainsi permettre au pays de décoller. Fort malheureusement , Jean-Michel Sama Lukonde est au delà de son délai et pas toujours de gouvernement.

Gloutonnerie politique

La sonnette d’alarme a été déjà tirée par le Secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et Progrès Social, Augustin Kabuya, qui a évoqué le blocage dans la formation du gouvernement. Le parti présidentiel a aligné 82 candidats pour 8 postes.

Sama Lukonde qui a collé le nom de « Warrior » à ce gouvernement, se rend compte que les membres de l’Union sacrée de la Nation se combattent déjà entre eux, au lieu de combattre la faim, la guerre, la corruption, l’insécurité, le manque d’eau potable et d’électricité, le chômage… Chacun veut couper la part du gâteau au-delà de la taille lui présentée. D’autres brandissent des menaces de tout lâcher au cas où ils ne seraient pas bien servis. Pourtant, en créant l’Union sacrée, Félix Tshisekedi avait bien souligné qu’on n’y adhère pas pour des postes.

Mais aujourd’hui, la gloutonnerie politique ne se cache plus. Les uns sont mécontents des portefeuilles leur réservés, d’autres rejettent le quota qui leur revient.

Le député national, Léon Nembalemba surnommé papa Molière avait prédit au cours d’une émission télévisée la dislocation de l’union sacrée après la publication du nouveau gouvernement si on ne prend pas en compte beaucoup d’aspects.

Bien avant, les députés nationaux ayant réussi à chasser le bureau Mabunda réclamaient aussi leur quote-part.
Déjà, le nombre important d’adhérants à cette philosophie du Président de la République est aussi au cœur d’une polémique. Qui servir et qui n’est pas servir ? Une question à ne pas négliger.

Des observateurs quant à eux commencent à avoir des réserves sur cette situation. Selon eux, le jeune premier ministre a du pain sur la planche car il faut servir tout le monde, alors que l’effectif de ministres est appelé à baisser au regard de la situation socio-économique du pays, et surtout dans la logique de réduire le train de vie des institutions de la République.

Dans une interview accordée par un média local , le secrétaire général de l’Ecidé, Devos Kitoko avait prévenu que les membres du groupe dit Union sacrée ne se mettront jamais d’accord. Avant d’ajouter, « ce qui se passe autour de la formation de ce gouvernement est tout simplement les querelles logiques d’un groupe d’opportunistes de tout bord autour de la mangeoire en train de se disputer le butin du braquage électoral ».

Pendant ce temps, la grande partie de la ville de Kinshasa vit sans eau , ni électricité. La situation sociale des congolais va de mal en pis. Tout est suspendu à la sortie du nouveau gouvernement pour espérer un autre décollage. Mais ce qui est vrai, le peuple attend beaucoup du 1er ministre.

Bénédicte Ntoya