Le projet d’amélioration de la qualité de l’éducation (PAQUE) a organisé une journée de réflexion dans la commune de la Gombe ce mercredi 17 mars 2021 à Kinshasa sur la réforme de l’enseignement en langues nationales au niveau de l’école primaire.
Plusieurs acteurs du secteur de l’éducation en République Démocratique du Congo ont pris part à ces assises.
Dans son mot de bienvenue, Aimé Bolembo du projet PAQUE a souligné l’importance des ces échanges qui devront permettre aux uns et aux autres de mieux comprendre la réforme sur les langues nationales au pays et a appelé les participants à s’en approprier.
Des panels et débat
La deuxième partie de la journée a été consacrée à une série des présentations des acteurs du secteur de l’éducation.
Chance Kuzikukela de la direction des manuels scolaires et des matériels didactiques au ministère de l’EPST, a axé son exposé sur le cadre légal de l’utilisation des langues nationales en RDC avec comme objectif de fournir des informations nécessaires et pertinentes sur l’utilisation des langues nationales.
Il a , par ailleurs, évoqué trois instruments juridiques sur lesquels se fonde la réforme des langues nationales. Il s’agit notamment de la constitution de la RDC, de la Loi-cadre sur l’enseignement et des autres instruments internationaux.
En ce qui concerne la constitution, il s’est apesanti sur l’article 1er qui consacre le Français comme langue officielle, le Tshiluba, le Lingala, le Kikongo et le Swahili comme langues nationales.
Les autres langues du pays, estime-t-il, font partie du patrimoine culturel que l’État congolais devrait protéger.
L’intervenant a aussi souligné que le programme national de l’enseignement primaire donne des orientations claires sur l’utilisation des langues nationales.
A son tour, le professeur Alphonse Nzanga de l’Université Pédagogique Nationale a centré sa présentation sur la politique d’utilisation et d’enseignement des langues congolaises à l’école primaire ainsi que son impact sur le développement intellectuel des élèves.
A ce sujet, le paneliste a fait un plaidoyer basé sur des arguments pédagogiques afin de parvenir à l’utilisation des langues nationales au niveau primaire, et ce , de manière pérenne.
Pour le professeur Alphonse Nzanga, la stratégie pédagogique efficace est le recours à la langue maternelle de l’élève car elle permet de doter l’enfant des compétences nécessaires dans son processus d’apprentissage.
Dans la même logique, il estime que le bilinguisme scolaire favorise le transfert des connaissances et l’utilisation des langues dans l’enseignement vise aussi à revaloriser le niveau intellectuel des élèves.
Prenant à son tour la parole , le coordonnateur de la Coalition nationale de l’éducation pour Tous(CONEPT-RDC), Jacques Tshimbalanga s’est apesanti sur l’accompagnement de la réforme de l’enseignement en langues nationales par la société civile. Trois points importants ont fait l’objet de son intervention. Il s’agit notamment de l’introduction du rôle de la société civile dans la mise en œuvre des réformes en RDC, la distribution des manuels scolaires en lien avec l’ODD4 et le rôle de la société civile dans la politique de l’éducation.
A en croire Jacques Tshimbalanga, dans le cadre des réformes, les organisations de la société civile peuvent aider le gouvernement dans la mobilisation et la sensibilisation du public en permettant aux citoyens de faire entendre leurs voix et surtout de s’approprier les réformes initiées. Cette importante réforme sur l’utilisation des langues nationales dans l’enseignement primaire a des liens avec la cible 6 de l’Objectifif du développement durable 4 basé sur l’éducation, a renseigné Jacques Tshimbalanga.
Après les différentes présentations, un débat s’en est suivi ponctué par une série des questions-réponse .
Par ailleurs, il tient lieu de souligner que cette réforme sur les langues nationales fait partie de dix principales réformes priorisées dans la stratégie sectorielle de l’éducation en RDC.
Cette journée de réflexion intervient au lendemain du dialogue politique avec les élus et les notables du Sankuru sur la problématique de l’utilisation de « Lingala » dans les écoles primaires de cette partie du pays .
Bénédicte Ntoya