RDC : Qui est Honoré Ngbanda, l’ex-bras droit du maréchal Mobutu ?

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L’ancien chef de renseignements sous le Maréchal Mobutu, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba Mobutu est décédé à l’âge de 75 ans ce dimanche 21 mars 2021 à Agadir, au sud du Maroc, à 8000km de Rabat.

Selon une source hospitalière, il serait mort de la Covid-19.

Depuis sa fuite du Zaïre, l’actuel République Démocratique du Congo en 1997 lors de l’entrée de l’AFDL de M’zee Laurent Désiré Kabila, Honoré Ngbanda vivait toujours en exil, en Europe.

Il a dénoncé à plusieurs reprises différentes théories du complot de balkanisation du Congo.

Qui est Honoré Ngbanda ?

Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba est né à Lisala, le 5 mai 1946 dans la région de l’Équateur.

Au début des années 70, il est affecté à la présidence de la république du Zaïre comme chercheur au Centre National de Documentation (actuellement Agence Nationale de Renseignements), les services de renseignement congolais.

En 1972, il est affecté à la présidence de la République du Zaïre en qualité de chef du collège des chercheurs et analystes au sein du Centre National de Documentation, Département de la Documentation Extérieure (CND/DDE).

En 1975, Il devient administrateur (équivalent de directeur) chargé des opérations au CND/DDE.

À ce titre, il entame une campagne de négociation et de rapatriement des anciens rebelles zaïrois en Ouganda, au Kenya, en Tanzanie et en Zambie. Plusieurs cadres rebelles regagnent le pays sous sa protection, dont principalement leur chef, Gaston Soumialot, rentré à Kinshasa en novembre 1975.

En 1976, il est affecté à l’ambassade du Zaïre à Bruxelles en qualité de premier conseiller et de directeur du centre culturel du Zaïre en Europe.

En 1979, il occupe le poste de directeur adjoint du Service National d’Intelligence (S.N.I) qui remplace le Centre National de Documentation.

En 1982, il est envoyé en Israël, avec rang de ministre conseiller, pour rouvrir la mission diplomatique du Zaïre à Tel-Aviv. L’ambassade du Zaïre dans ce pays avait été fermée en 1973, dans une décision annoncée par Mobutu à la tribune de l’ONU à New Yorkb.

En 1983, il est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Zaïre en Israël.

En 1985, il devient Administrateur Général de l’Agence Nationale de Documentation (AND). À ce titre, il préside durant 5 ans à la Commission de Sécurité des Pays de la *CEPGL* (Zaïre, Rwanda et Burundi). Il est à la base de la création d’entités de coordination avec les pays voisins du Zaïre dont la Zambie, la Tanzanie, l’Angola, l’Ouganda, le Kenya et le Soudan, pour s’efforcer de prévenir ou apaiser les conflits armés en Afrique centrale et Afrique de l’Est.

En 1990, il est nommé Conseiller politique du chef de l’État. En 1991, après avoir assisté le chef de l’État aux négociations politiques avec l’opposition, à la suite de troubles, il est nommé ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants dans le gouvernement d’Étienne Tshisekedi. Il est reconduit au poste de Ministre de la Défense dans le gouvernement de Bernardin Mungul Diaka, puis dans celui de Jean Nguza Karl-I-Bond.

En 1996, à la suite de l’invasion du Zaïre par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, il est chargé par le Président Mobutu de mener les négociations d’abord avec les présidents Yoweri Museveni et Paul Kagame à Kampala et à Kigali, et ensuite en Afrique du Sud avec les responsables de l’administration américaine dont les sous-secrétaires d’État américains Georges Moose et Suzanne Rice.

En 1997, il participe à l’organisation, avec le concours du Président Mandela, d’une ultime rencontre entre le président Mobutu et Laurent-Désiré Kabila. Mobutu espère négocier une transition et l’organisation d’élection, alors que Kabila est déjà en position de s’imposer, ses forces s’emparant des villes zaïroises, et ne veut négocier que les modalités du départ de Mobutu.

En mai 1997, la chute de Mobutu surprend Honoré Ngbanda à Lomé au Togo. Il n’est plus jamais rentré au Congo (ex-Zaïre).

Dominique Malala