30 mars 2019, ce jour-là, le légendaire Lutumba Simaro tirait sa révérence à Paris à l’âge de 81 ans. Deux ans après sa disparition, les empreintes du guitariste et auteur compositeur poétique restent indélébiles dans la génération actuelle.
Considéré comme l’un des meilleurs compositeurs de la musique congolaise, ce légendaire artiste prolifique qui a vécu 63 ans de carrière fructueuse a pu édifier les esprits par ses mots et sa belle plume.
Sa carrière commence en 1958 quand il intègre l’orchestre Micra Jazz. Ici, il retrouve ses compatriotes comme Tuka, De Piano et Menga. Un passage à vide, car il ne compose pas de chanson. C’est plutôt en 1959, au sein de l’orchestre Congo Jazz de Gérard Madiata, qu’il compose “Simarocca”, sa première œuvre aux éditions Esengo avant d’en produire deux autres à savoir «Muana etike» (l’enfant) et «Lisolo ya ndaku» (causerie dans la maison).
Ces Trois titres à succès lui ont permis de se frayer en 1961 une place dans le groupe OK Jazz où il trouve des sommités comme Franco à la guitare solo, Isaac Musekiwa et Albino à la section cuivre. Et c’est dans l’OK Jazz que Lutumba a construit toute sa carrière en tant que auteur et guitariste.
En décembre 2015, il faisait partie d’environ 90 opérateurs culturels dont artistes musiciens, plasticiens, comédiens, écrivains et autres de la RDC qui ont été décorés de médaille du mérite des arts, science et lettres par Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée nationale sous l’initiative de Joseph Kabila, ex Président de la RDC, grand chancelier des ordres nationaux.
En 2018, il avait demandé et obtenu des pouvoirs publics des hommages nationaux pour toute son œuvre, préférant que ses mérites soient reconnus de son vivant. En son honneur, un buste a été érigé au croisement des avenues libération et Nyangwe dans la commune de Lingwala.
Aujourd’hui plus qu’hier, les empreintes du fondateur des Bana OK demeurent visibles à travers des reprises et imitations rythmiques par les artistes de la génération actuelle.
Papa Lutumba est auteur de plusieurs œuvres musicales à succès comme maya, Eau bénite1, verre cassé interprétées par des voix de marque, des talents indiscutables de la rumba congolaise à l’instar de Madilu system, Carlito Lassa, Josky Kiambukuta, etc…
Lors de ses obsèques au Palais du peuple, retransmises en direct de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), un hommage digne lui avait été rendu par les autorités congolaises, la population ainsi que sa famille. Il a été ainsi élevé au rang de commandeur.
Rufus Lukanga (@LukangaRufus)
