2 Avril 2021 : le monde sensibilise contre l’autisme

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L’humanité célèbre ce vendredi 2 avril la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme, une maladie peu connue mais qui produit des effets néfastes dans la vie de ceux qui en souffrent.

Comme l’année dernière, cette journée est célébrée dans un contexte particulier dû à la pandémie de la Covid-19 qui frappe durement les enfants atteints. En RDC, aucune activité officielle n’a été organisée pour sensibiliser la population quant à cette pathologie.

L’autisme se caractérise par un développement altéré qui se manifeste avant l’âge de 3 ans. Les perturbations se manifestent dans trois domaines : les interactions sociales réciproques, la communication et le comportement à caractère restreint, répétitif et stéréotypé. C’est comme par exemple quand l’enfant répète de manière immuable certains mouvements, certaines routines ou s’intéresse quasi exclusivement à certains objets.

Les enfants souffrant d’autisme ont souvent des difficultés à acquérir l’usage de la parole qui apparaît parfois « désorganisé », c’est-à-dire qu’il ne s’inscrit pas dans un échange verbal cohérent. On observe par exemple la répétition des mots ou de phrases entendues et répétées comme en écho.

La plus frappante est l’incapacité de ces enfants à développer une quelconque sociabilité ou à établir une communication avec leur entourage. L’autisme est souvent associé à d’autres troubles, dans 70 % des cas, les enfants présentent un retard de développement mental avec un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70. Certains d’entre eux sont sujets à l’épilepsie.

C’est le Professeur Léo Kanner qui est l’inventeur du syndrome de l’Autisme Infantile Précoce (AIP), qui porte parfois la dénomination de Syndrome de Kanner. Il est né en 1894 à Klekotow en Autriche. Il a fait ses études de médecine à l’Université de Berlin, qu’il termine dans les années 1921-1922. Sa carrière américaine commence dans le Dakota du Sud en 1924, puis il va dans le Maryland à la « John Hopkins University » de Baltimore où il devient professeur associé de psychiatrie en 1933, professeur associé de pédiatrie en 1948. C’est en 1957 qu’il est nommé professeur de psychiatrie de l’enfant. Léo Kanner est un membre fondateur du Journal of Autism and Childhood Schizophrenia et l’essentiel de ses articles consacrés à l’AIP se trouve réuni dans un livre intitulé Childhood Psychosis.

C’est à la Harriet Lane Children’s Home qu’il suit onze enfants, huit garçons et trois filles dont l’histoire, les troubles et les comportements sont différents. Mais le pédopsychiatre américain d’origine autrichienne distingue des caractéristiques communes de ces enfants et les décrit.

Selon ses analyses, ces enfants ont des comportements répétitifs avec leur corps comme l’agitation des mains, des mouvements de balancier et des manies. Ils adoptent des habitudes routinières et répugnent aux changements qui perturbent leur univers. Ils manifestent des crises d’angoisse, des troubles du sommeil ou de l’alimentation et peuvent être pris de colères et avoir des attitudes agressives, y compris envers eux-mêmes.

Dans les années 1950, un courant de la psychanalyse jugeait que de mauvaises relations entre les parents et leurs enfants pouvaient être responsable de l’autisme dans la vie des enfants. Mais cette théorie qui culpabilisait les parents est révolue aujourd’hui et est remplacée par des explications d’ordre génétique, biochimique, immunologique et traumatiques.

A cet effet, La communauté scientifique internationale et l’Organisation Mondiale de Santé (OMP) décrivent l’autisme comme un trouble du développement du cerveau pendant sa période de maturation.

Tenez ! Il n’existe pas de traitement curatif contre l’autisme. Cependant, plus le diagnostic est réalisé précocement, plus la prise en charge permettra de développer les capacités de communication avec autrui. De plus, une prise en charge adaptée permet de mieux vivre avec l’autisme.

 

Paul Giresse LUIMBU (@PGLuimbu)