Selon les chiffres publiés mardi 13 avril par la Commission électorale nationale autonome (Cena), le président béninois a été réélu pour un second mandat dès le premier tour de la présidentielle, face à deux anciens députés, Alassane Soumanou et Corentin Kohoué, inconnus ou presque de la même tendance politique que lui.
Cette large victoire lui permet d’éviter un second tour mais elle divise au Bénin. Déjà lors de son meeting de campagne, Patrice Talon avait prédit sa réélection dès le premier tour, en déclarant que sa victoire « par K.O. » ne ferait aucun doute.
Au cours de son mandat, Patrice Talon avait annoncé qu’il prenait le risque d’être impopulaire à cause de ses réformes. Il n’a pris aucun risque concernant sa réélection.
Elu en 2016, il s’était engagé à ne faire qu’un seul mandat. Il se retrouve pourtant à la tête du Bénin pour la deuxième fois. Son premier défi sera de rassembler et d’apaiser les vives tensions apparues lors de la campagne électorale. Les ténors de l’opposition ont été empêchés de concourir, pour certains contraints à l’exil ou incarcérés. Et la semaine passée, des violences, inhabituelles dans un pays réputé pour sa stabilité et sa vigueur démocratique, ont fait au moins deux morts.
Soulignons que le scrutin a été marqué par une participation faible, comme l’ont noté les observateurs de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ainsi que ceux de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et confirmé la vice-présidente de la Commission, qui a déclaré un taux de participation de 50,17 %.
La Cour constitutionnelle devra vérifier ces chiffres dans les prochains jours et prononcera les résultats définitifs.
Dorcas Nzumea