C’est ce jeudi 15 avril 2021 que la journaliste Sonia Rolley de la Radio France Internationale (RFI) devra comparaitre comme renseignante pour répondre aux questions de la cour militaire de l’ex Kasaï Occidental dans le procès sur le meurtre des experts de l’ONU Zaida Catalan et Michael Sharp en mars 2017 près de la mission catholique de Bunkonde (Kasaï Central).
Selon le général des brigades Cyprien Muwawu, qui siège comme ministère public, Sonia Rolley a fait des enquêtes journalistiques remarquables en rapport avec le meurtre des experts de l’ONU. « Madame Sonia Rolley a beaucoup travaillé en tant que journaliste sur le meurtre des experts. Je souhaite qu’elle vienne dire à la cour ce qu’elle sait et qui peut aider la justice à mieux s’y prendre », avait-il laissé entendre.
Par ailleurs, d’autres personnes citées à cette audience dont le président fédéral de l’UDPS/Tshisekedi, Gabriel Ilunga et un animateur de radio, avaient déjà témoigné devant la Cour. Selon l’avocat de Jean Bosco Mukanda, M. Ilunga avait déclaré au cours d’une émission radio que le prévenu Mukanda avait vu la montre de Michael Sharp et le collier de Zaida Catalan au bureau de l’ancien administrateur général de l’ANR Kalev Mutond.
Envoyés en RDC dans une mission onusienne pour documenter les graves violations des droits humains perpétrées dans la province du Kasaï-Central, la suédoise Zaida Catalan et l’américain Michael Sharp ont été assassinés le 12 mars 2017. Leurs corps sans vie ont été découverts près du village de Bunkonde par les casques bleus de l’ONU. Betu Tshintela leur interprète congolais, Isaac Kabuayi, Pascal Nzala et un dénommé Moïse qui les accompagnaient sont tous portés disparus jusqu’à ce jour.
En juin 2017, à Kananga, devant le tribunal militaire, s’était ouvert le procès et une équipe spécialisée de Mécanisme de suivi de l’ONU y a apporté son concours. En raison de la pandémie de Covid-19, le procès a été suspendu et l’année dernière, 3 individus présentés comme des acteurs clés dans ces meurtres ont été appréhendés par les autorités congolaises.
Dorcas Nzumea