Le président congolais Félix Tshisekedi séjourne depuis jeudi soir au Congo Brazzaville. Il va assister ce vendredi 16 Avril à la cérémonie d’investiture de Denis Sassou-Nguesso qui a été déclaré le 23 mars de l’année en cours par la commission électorale Président de la République du Congo Brazzaville avec 88,57 %.
Le Chef de l’État congolais est parmi les dix chefs d’État étrangers attendus au palais des congrès de Brazzaville. Cependant, sa présence à cette cérémonie a soulevé un tollé général et a suscité des indignations.
Pas de réciprocité !
Tenez ! Si pour les uns, la présence du couple présidentiel congolais au Congo Brazzaville est un fait normal, certains spécialistes en communications et en relations internationales ne partagent pas cet avis. Pour eux, il n’existe pas un rapport de réciprocité diplomatique entre les deux homologues congolais car à deux reprises, pensent-ils, Sassou Nguesso à en quelque sorte négliger les invitations importantes de Tshisekedi.
Rappelons que Felix Tshisekedi, alors nouvellement élu président de la RDC en 2019 a subi plusieurs pressions du fait que son élection a été contestée à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Mais Sassou Nguesso, son proche voisin joua à la sourde oreille et pire, lors des deux grandes investitures de Tshisekedi, d’abord le 24 janvier 2019 comme Président de la RDC et ensuite le 9 avril 2021 comme Président de l’union africaine, son homologue du Congo d’en face avait brillé par son absence.
Au regard de cette situation, pour les spécialistes en R.I, le président congolais devrait aussi à son tour refaire la même chose à Sassou, c’est-à-dire, il devrait mandater un ministre ou l’un de ses conseillers pour le représenter à cette investiture. C’est ce qu’on appelle en relations internationales « réciprocité ».
Soulignons qu’à part Felix Tshisekedi, les présidents Allassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Alpha Condé de Guinée, Macky Sall du Sénégal, Théodore Obiang Nguema de Guinée Équatoriale, Faustin- Archange Touadera de la République Centrafricaine, Idriss Deby Itno du Tchad, Faure Gnassingbé du Togo, Georges Weah du Liberia et Mohamed Ould Ghazzouani de Mauritanie ont confirmé leur présence, selon le protocole de la présidence congolaise.
Denis Sassou-Nguesso, 77 ans dont 36 au pouvoir, avait déjà occupé les mêmes fonctions entre 1979 et 1992. Il est revenu au pouvoir depuis 1997, après avoir renversé le président élu Pascal Lissouba.
Son élection a surtout été marquée par la mort de son principal rival à la présidentielle du dimanche 21 mars, Guy-Brice Parfait Kolélas, 61 ans, décédé à son arrivée en France où il avait été transféré en avion médicalisé après avoir développé une forme grave du Covid-19.
Le président brazzavillois qui obtient sa troisième réélection depuis 2002 pourra encore briguer un nouveau mandat en 2026, selon la révision constitutionnelle qu’il a fait adopter en 2015.
Paul Giresse LUIMBU (@PGLuimbu)