Deux semaines après la mort du président tchadien Idriss Déby Itno, la junte au pouvoir dirigée par son fils Mahamat Idriss Deby, qui a pris la tête d’un Conseil militaire de transition a dévoilé dimanche 2 mai son gouvernement de transition composé de 40 ministres et secrétaires d’Etat nommés et un ministère de la réconciliation nationale nouvellement créé.
Mais bien avant cela, le nouveau président tchadien avait déjà nommé Albert Pahimi Padacké au poste de Premier ministre de transition. Dernier Premier ministre d’Idriss Déby Itno avant que ce dernier ne supprime le poste en 2018, Albert Pahimi Padacké avait promis un « gouvernement de réconciliation nationale » et avait lancé des « larges consultations » durant la semaine en vue de proposer des noms au Président du CMT.
Dans le nouveau gouvernement, l’opposition est représentée notamment par Mahamat Ahmat Alhabo du PLD (Parti pour les Libertés et le Développement), au département de la Justice et des droits humains.
L’opposant Mahamat Lazina, leader du Mouvement National pour le Changement au Tchad (MNCT), qui a été au cœur des mouvements des manifestations pré-électorales, fait aussi son entrée au sein du département de l’Environnement et de la Pêche.
Aussi, Lydie Beassemda, unique candidate féminine lors de la présidentielle du 11 avril dernier (arrivée en troisième position), intègre aussi le gouvernement au département de l’Enseignement supérieur.
Le conseiller diplomatique du défunt président Idriss Deby, Acheikh Ibni Oumar, a été nommé ministre d’État et est désormais en charge des portefeuilles de la réconciliation nationale et du dialogue, à une étape cruciale pour le Tchad.
Près de dix personnalités de l’ancien gouvernement d’Idriss Deby dissout le 20 avril dernier ont été reconduits au nouveau gouvernement pour conduire la transition à bon port.
Notons que le CMT avait promis des « élections libres et démocratiques » dans 18 mois. En attendant, la Charte de transition prévoyait la mise en place d’un gouvernement de transition, dont les membres sont nommés et révoqués par le président du CMT.
Rufus Lukanga (@LukangaRufus)
