Mali : voici les circonstances de l’enlèvement du journaliste français Olivier Dubois

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Olivier Dubois, journaliste français affirme avoir été enlevé au Mali. Dans une vidéo de 21 secondes diffusée mercredi 5 mai sur les réseaux sociaux, Il donne son identité et confirme son statut d’otage entre les mains du groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, branche locale d’Al-Qaïda. L’enlèvement a eu lieu le 8 avril à Gao.

Assis par terre, les jambes croisées sur une toile de couleur verte, dans ce qui semble être une tente, il dit s’adresser à sa famille, à ses amis et aux autorités françaises « pour qu’elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour le faire libérer.

Selon Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontière, Olivier Dubois était en reportage à Gao au Mali. Le 8 avril, il n’est pas rentré à son hôtel après le déjeuner alors qu’il connaissait bien cette région.

Mais bien avant son arrivée le 8 avril à Gao, le journaliste français avait, via un intermédiaire, échangé des lettres avec un supposé chef jihadiste qui l’attendait. Dans ces missives, il s’agissait d’un reportage. Il comptait réaliser l’interview avec Abdallah Ag Albakaye, un cadre dans la région du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans.

Et à son arrivée à Gao, le même intermédiaire, du nom de Souleymane, l’accueille à l’aéroport. Les affaires du journaliste déposées à l’hôtel, il part au lieu du rendez-vous avec le chef jihadiste à l’intérieur de la ville de Gao. Comme convenu, il est sans son matériel de travail, ses futurs ravisseurs craignant d’être suivis.

Une enquête préliminaire pour « enlèvement en bande organisée » et « en relation avec une entreprise terroriste » a été déjà ouverte en France, selon l’Agence France Presse, auprès du parquet national antiterroriste.

Il tient lieu de noter qu’Il n’y avait plus de Français otage dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, une septuagénaire enlevée près de 4 ans plus tôt, par des hommes armés à Gao également, où elle vivait et dirigeait depuis des années une organisation d’aide à l’enfance.

Depuis 2012, le Mali est en proie à une poussée jihadiste partie du Nord qui a plongé le pays dans une crise sécuritaire et s’est étendue au centre du pays. Les violences se sont également propagées au Burkina Faso et au Niger voisins.

Dorcas Nzumea