Affaire Bukanga Lonzo : L’ex-ministre de l’agriculture tourne le dos à Augustin Matata Ponyo

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L’étau se resserre autour de l’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo Mapon. Alors que tout se joue en sa défaveur, son ancien ministre de l’agriculture vient encore enfoncé le clou. Jean-Chrysostome Vahamwiti a mis sur la place publique des documents censés démontrer que le choix d’Africom pour piloter ce projet était bien celui du chef du Gouvernement de l’époque.

«Au nom de Dieu, je veux que la vérité éclate sur cette affaire», avait déclaré la main sur le cœur cet ancien ministre de l’agriculture à la RFI.

Jean-Chrysostome alors membre de l’exécutif au moment de la mise en place du projet révèle que le 10 février 2014, le cabinet de son ancien Chef lui a adressé une correspondance urgente très claire. Cette correspondance informait le ministre de l’agriculture de la proposition de la société sud-africaine spécialisée dans l’agriculture de précision et la gestion des parcs multidimensionnels, Africom, d’assister le gouvernement dans la gestion du parc agro-industriel.

Et dans une correspondance du 12 mars 2014, Matata Ponyo, via son dircab, informait à l’ancien ministre de l’agriculture de la désignation d’un expert pour une mission de vérification des commandes des équipements du Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo et de l’usine de production d’engrais TRIOMF-RDC.

De son côté, l’ancien Premier ministre reste imperturbable alors qu’il est déjà sous le viseur de la justice congolaise.

Arrivé à Kinshasa dimanche 9 mai 2021 en provenance de Conakry, capitale guinéenne, Matata Ponyo se dit prêt à affronter la justice. « si j’avais peur, je ne serai pas venu. Je ne crains rien. Si je craignais quelque chose je ne serai pas rentré», avait-il déclaré.

Un rapport de l’Inspection Générale des Finances avait révélé que 285 millions USD au total ont été décaissés par le Gouvernement et 205 millions USD auraient été perdus dans ce projet dont l’échec avait été planifié dès sa conception. L’IGF révèlent que 6 personnes ont été identifiées comme responsables directs de ce gâchis de temps, d’énergie et des fonds du Trésor public. Elle précise que parmi les six personnes concernées se trouverait deux couvertes par les immunités parlementaires.

Des conclusions rejetées par Matata Ponyo qui estime que les enquêtes de l’IGF sont remplies des contrevérités et truffées des mensonges.

Signalons que le Procureur Général près la Cour de Cassation avait écrit au bureau du sénat pour solliciter la levée des immunités parlementaires du sénateur Matata afin qu’il se mette à la disposition de la justice.

Dorcas Nzumea