Dans une déclaration publiée mercredi 26 mai, le groupe provincial des sénateurs du Nord-Kivu a exprimé sa compassion et sa solidarité à l’endroit des populations de Goma et du territoire de Nyiragongo, victimes de l’éruption volcanique survenue le samedi dernier.
« Cette catastrophe naturelle caractérisée par une forte coulée de lave et par des tremblements de terre à répétition a occasionné plusieurs dégâts matériels, notamment la destruction de plusieurs biens meubles et immeubles ainsi que plusieurs dizaines de vies humaines fauchées, sans compter le traumatisme de la population exposée aux aléas et intempéries de toute sorte », peut-on lire dans cette déclaration.
Ce collectif des sénateurs du Nord-Kivu dont notamment, Pierre Kabanda Kayobotsi, Célestin Vunabandi Kanyamihigo, Jean Munkinti Baumbilia et Jean Pierre Kibaya Munembwe, déplore les disfonctionnements graves qui ont entouré la gestion de cette éruption volcanique. C’est ainsi qu’il interpelle le gouvernement quant aux responsabilités qui sont les siennes dans la prévention et la gestion de telles catastrophes naturelles. « Le gouvernement devra rendre des comptes sur ce qui s’est réellement passé au point d’avoir gravement exposé la population de la ville de Goma et du territoire de Nyiragongo », ont-ils laissé entendre.
Dans la même ligne droite, ces sénateurs s’insurgent particulièrement contre le fait que l’observatoire volcanologique de Goma (OVG) est resté inopérant, manquant de tout et laissant ainsi la population exposée aux risques majeurs de cette catastrophe naturelle pour laquelle elle n’était nullement préparée. Ils entendent interpeller le ministre de la recherche scientifique qui doit s’expliquer sur ce manquement grave.
En attendant, ils invitent le gouvernement à prendre toutes les dispositions qui s’imposent, non seulement pour venir en aide aux populations sinistrées mais aussi pour permettre à l’observatoire volcanologique de Goma ainsi qu’au service de la protection civile d’accomplir avec efficacité leurs missions de prévention et d’information de la population.
Par ailleurs, ce groupe des sénateurs espèrent en outre que des dispositions seront prises en urgence pour assurer la réouverture de la route Goma-Rutshuru coupée par la coulée de lave volcanique et ils exhortent le ministre des affaires foncières à envisager rapidement les travaux de cadastre pour relocaliser et délimiter les parcelles ensevelies.
A les en croire, cela permettra donc de prévenir les conflits fonciers entre les habitants des quartiers affectés par la catastrophe naturelle.
Pour rappel, dans la nuit du samedi dernier, le Nyiragongo s’est mis en éruption 19 ans après ses derniers dégâts au Congo. Moins tragique que sa dernière éruption, le volcan a quand même surplombé la ville de Goma provoquant la panique et la fuite en masse des habitants ainsi que d’énormes pertes. Au total, 31 personnes sont mortes depuis le déclenchement de la catastrophe. Ce bilan pourrait s’alourdir car la lave n’est pas encore éteinte, une dizaine de personnes sont décédées par asphyxie suite à la présence de la lave.
Pendant ce temps, les mouvements sismiques se poursuivent encore dans la ville et dans le territoire de Nyiragongo. Des fissures sont visibles dans plusieurs endroits à Goma.
Dorcas Nzumea
