Le lac Edouard est exploité des deux côtés par la RDC comme par l’Ouganda. Et bien qu’il s’agisse de la même eau et du même poisson, les pêcheurs qui franchissent une frontière invisible le payent trop cher. C’est le cas de ces 27 pécheurs congolais qui ont été attaqués et arrêtés ce dimanche 18 juillet 2021 par les soldats ougandais sur les eaux territoriales congolaises du lac Edouard à Kasindi-port, dans le territoire de Beni, province du Nord-Kivu.
A en croire le président du comité des pêcheurs de Kyavinyonge, Noé Mbusa Kavasya, ces pêcheurs étaient en pleine activité de pêche à Kasindi-port. Leurs matériels dont 9 pirogues ont été ravis par les ougandais et ils ont été conduits à la prison de Katwe, en Ouganda.
C’est ainsi qu’il en appelle à l’implication du gouvernement congolais afin que ces congolais soient libérés et que leurs matériels de pêche leurs soient restitués.
Rappel des faits
Dans le lac Edouard, la limitation des frontières entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda n’est pas facile à « reconnaître ». Les pêcheurs des deux pays sont ainsi exposés à l’arrestation et à la confiscation de leurs matériaux en cas de violation des frontières lacustres. Il s’agit pourtant de la même eau, dans laquelle les poissons circulent librement.
Ainsi, les cas d’arrestation de pêcheurs congolais et Ougandais se multiplient, ces derniers temps, autour de l’exploitation des ressources halieutiques du lac Edouard, frontalier des deux pays voisins.
Si la marine ougandaise interpelle à tout moment des pêcheurs congolais et arrive à saisir leurs intrants de pêche, sous prétexte de pêche illicite dans les eaux ougandaises, en violation des frontières, les services congolais de sécurité interpellent eux aussi des pêcheurs ougandais pour le même motif.
De part et d’autre l’on se surveille mutuellement et gare à celui qui franchit l’interdit.
Au mois de mai, une vingtaine de pêcheurs congolais venus de la localité de Kyavinyonge ont été arrêtés par la marine ougandaise « pour avoir violé la frontière lacustre et pêché dans les eaux territoriales ougandaises », indique Katembo Kataliko, le président du comité des pêcheurs de Kyavinyonge, ajoutant que ses pêcheurs ont dû payer une amende de1 600$ pour recouvrer la liberté, après avoir passé une quinzaine de jours en détention dans la prison de Rusese, en Ouganda-voisin.
Durant le même mois, poursuit la source, quelques pêcheurs ougandais ont aussi été arrêtés par les services congolais de sécurité pour le même motif.
Dorcas Nzumea