« Tout ça, c’est la faute aux commandants avec des recrutements illicites. On recrute des gens qui ne sont pas formés, ils ne savent même pas les mesures de sécurité, … », c’est par ces mots que le commissaire provincial et commandant de la ville de Kinshasa Sylvano Kasongo dénonce les recrutements illégaux qui s’observent dans différents sous commissariat de la police dans la ville province de Kinshasa.
Il l’a fait savoir au cours d’une parade organisée ce lundi 2 août 2021 au stade des Martyrs, à la suite des multiples bavures policières lors de contrôle du port de masque de protection contre le coronavirus.
« …Ils ne savent même pas qu’une arme doit être orientée dans une direction non dangereuse. Même s’il faut des tirs de sommation, est-ce-qu’il faut des tirs tendus ? Pourquoi face à la population, mettre toujours des balles dans la chambre ? Et surtout face aux étudiants qui ne tournaient que leur film ? Tout ça à cause du masque ? Que ça soit le cas de l’étudiant, que ça soit celui du sous-commissaire de la police décédé à Bandalungwa, tout ça, ce sont des recrutements illicites de commandants. Il a tiré, il a fui, il sera arrêté, le commandant du ciat de Bandalungwa sera arrêté, comment est-il arrivé à ces sous ? Il revenait de Kananga, il est à Kinshasa pour prester comme policier sur base de quel document ? C’est une leçon pour vous les commandants ciat avec des policiers non contrôlés et non payés », a fustigé Sylvano Kasongo.
Et de renchérir :
« La police n’est pas votre bien privé, même si l’effectif n’est pas suffisant, ce n’est pas votre problème, lorsque vous gardez de tels éléments, regardez maintenant les abus et leurs conséquences. Tu prends un policier en provenance de Kananga, il est à Kinshasa sur base de quel document ? Qui l’a affecté chez toi ? Vous serez jugé, c’est là que vous saurez les conséquences des actes que vous posez. La police est quand même organisée, quelqu’un ne peut pas quitter une province pour venir à une autre sans autorisation, ou quitter dans une commune vers une autre sans autorisation, tout ça. Vous verrez quelqu’un qui était civil dans le quartier et dans quelques jours, vous le verrez en tenue policière, ça se passe comment ? Comment est-il devenu policier ? ».
Le commissaire provincial et commandant de la ville de Kinshasa lance un appel au service des renseignements à jouer son rôle en arrêtant tous les commandants qui recourent au recrutement des policiers sans formation.
« L’auditorat fait des enquêtes, il va remonter à tous les niveaux de sorte que les gens sachent que la vie humaine est sacrée. Il est demandé de faire le contrôle du cache nez mais cela doit se faire avec courtoisie et non par brutalité. La police est appelée à vivre avec la population, ce comportement doit cesser. Nous avons besoin de la qualité et non de la quantité, s’il faut arrêter tous ceux qui se méconduisent à Kinshasa, nous allons le faire », a-t-il affirmé.
Rappel des faits
Il faut rappeler qu’en moins d’un mois, les « éléments de l’ordre » ont mis fin à la vie de 2 paisibles citoyens dans des situations qui témoignent du manque de professionnalisme, voire du sérieux dans les rangs de la police.
Un policier tire sur son collègue
Mercredi 28 juillet, un policier a tiré « par inadvertance » sur son supérieur pendant un contrôle des masques à Bandalungwa. Touché en pleine tête, le policier victime a été acheminé à l’hôpital du camp Kokolo.
Les témoignages renseignent que ces deux éléments avaient mis la main sur une jeune dame qui n’avait pas porté son masque conformément aux mesures édictées par les autorités dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Face à la résistance de la jeune dame, un policier a tiré par sommation.
Un policier tire sur un étudiant
Une autre triste histoire, le samedi dernier, un autre policier avait tiré sur un étudiant de l’Unikin. Pour motif, l’auteur de ce drame exigeait aux étudiants, en pleine réalisation d’un travail pratique, une somme pour le tournage et le port des masques.
Il n’y a pas plus tard qu’un mois seulement, un autre groupe de policiers à Malueka, avaient tabassé grièvement un jeune pour le masque. La victime est jusqu’à ce jour interné dans un centre de santé le plus proche pour les soins.
Face à cette réalité qui se vit à Kinshasa, il appartient donc au gouvernement de prendre des mesures urgentes pour prévenir ce genre des bavures.
Dorcas Nzumea