Tchad :  l’ex-chef d’État Hissène Habré est mort au Sénégal

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« Monsieur Hissène Habré est décédé. C’est une bien triste nouvelle pour sa famille, pour beaucoup de Tchadiens, et nous compatissons à cette mort. Hissène Habré a dirigé le Tchad, même si on n’est pas partisan de la manière dont il a dirigé le Tchad, devant la mort, nous nous inclinons », c’est par ces mots que le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement du Tchad, Abderaman Koulamallah a annoncé le décès ce mardi 24 août de l’ancien chef d’Etat tchadien.

Mort à 79 ans, Il avait été hospitalisé fin août à Dakar, au Sénégal – où il purgeait sa peine de prison à perpétuité – après avoir contracté le Covid-19.

Hissène Habré, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, avait été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès inédit à Dakar – par les Chambres africaines extraordinaires, créées en vertu d’un accord entre l’Union africaine et le Sénégal –, où il avait été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Une commission d’enquête tchadienne a ainsi estimé à 40 000 le nombre d’assassinats politiques perpétrés par son régime.

Membre de l’ethnie pastorale touboue, Hissène Habré  a grandi dans le désert du Djourab. Après l’indépendance en 1960, il est nommé sous-préfet par le président Tombalbaye. Cette même année, il part pour la France où il réalise un long parcours scolaire. Il passe notamment par l’Institut d’études politiques.

En 1972, il rentre au pays. Rapidement, il fonde une rébellion qui se fait connaître par l’enlèvement d’Occidentaux, notamment la chercheuse Françoise Claustre. Le 4 avril 1975, le commandant français Galopin, venu négocier pour la libération d’otages français, est torturé et exécuté.

Dans les conflits de l’époque, il se pose en défenseur de l’intégrité du Tchad face aux appétits libyens. Habré est nommé Premier ministre en 1978, mais très vite les luttes intertchadiennes reprennent. Il renverse le président le 7 juin 1982. Il reste à la tête de l’État tchadien durant près de huit années avant d’être renversé à son tour en 1990 par Idriss Déby.

Dorcas Nzumea