RDC/Musique : trois hits d’éveil des consciences en résonance avec l’actualité du pays

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Les difficultés sociales d’un côté, les tensions politiques de l’autre ; la population demeure dans la précarité malgré les promesses tenues par les politiques dont le point culminant « l’amélioration des conditions sociales », n’est guère palpable alors que les prochaines échéances électorales se rapprochent dans le pays.

Face à cette situation, les artistes musiciens particulièrement ceux du genre hip hop se sont engagés à l’éveil de la conscience collective à travers leurs œuvres.

Que des inspirations d’interpellations au cours des 72 dernières heures, les chansons du mouvement hip hop ont emballé la scène musicale congolaise.

Tout d’abord la chanson « Bongo mutupu » (mensonge, en swahili) de Kivunge Kyamitofwe avec plus de 19 000 vues en six jours de mise en ligne, tire la sonnette d’alarme sur des promesses non tenues.

Ensuite, la chanson « Letrre à ya Tshitshi » de Bob Elvis surnommé « Le Soldat de la constitution », sortie le 5 novembre dernier avec plus 40 000 vues déjà.

Un morceau engagé, écrit sous forme d’une lettre missive au feu Étienne Tshisekedi Wa Mulumba auquel le rappeur ramasse tout sur son passage : Insécurité, situation sociale précaire, injustice, corruption, détournement de deniers publics.

« Ya tshitshi depuis que tu es parti, ton fils Félix est devenu président de la République, mais où est le peuple d’abord ? les accords politiques ont pris le Congo en otage », peut-on écouter dans la chanson.

En outre ces deux nouveautés, la toile est davantage secouée depuis vendredi 5 novembre par la chanson « Nini to sali te »  (que n’avons-nous pas fait ?, en Lingala) issu de la mixtape « Première leçon » du groupe MPR composé de Zozo Machine et Yuma Dasha avec plus de 450 000 vues actuellement.

Un texte exprimant la revolte, lier à un clip déchirant qui évoque la situation sociale et économique tragique de la Rd-Congo hantée depuis des lustres par la Faim, le chômage, la pauvreté, la prière, des efforts sans résultats d’une jeunesse désespérée qui attend en vain un changement illusoire par les autorités.

« Ba kelasi pe to tangi, jeûnes et prières pe to sali, ba liens ya famille pe to kati, Il faut ko likia esi to lutter. Nini to sali te ? » peut-on écouter dans le refrain.

Un hit qui a littéralement touché la sensibilité des mélomanes congolais, éveillé les esprits, enflammé l’âme et a fait surpasser les émotions.

Des chansons bien reçues par le public vu l’importance du message qu’elles véhiculent et qui correspond à la genèse de la culture hip hop dans les années 1970 où les afro-américains utilisés ces styles musicaux pour exprimer leur chagrin, leur colère et leur engagement dans la dénonciation.

Rufus Lukanga