Une proposition de loi interdisant la consommation d’alcool avant 18 heures, a été déposée le vendredi dernier au bureau de l’assemblée nationale. Bien que ni acceptée, ou rejetée pour le moment, son intitulé tout simplement dans le contexte congolais a suffi pour soulever une vive polémique dans les réseaux sociaux.
La plupart des voix sont contre cette idée qui serait une atteinte à des libertés fondamentales, d’autres se disent d’accord pour des questions de mœurs ou de religion, d’autres encore se disent déçu que la représentation nationale ne trouve pas d’autres situations plus urgentes dans le quotidien des congolais qui méritent leur implication.
En cette troisième législature, plusieurs propositions des lois ont fait le buzz dans l’opinion offrant momentanément de la lumière sur les élus qui les porte. L’on se souviendra il y a encore quelques mois de l’affaire de la délimitation du prix de la dot, de la proposition de loi sur les baux à loyer, ou encore la forte campagne autour des congolais de père et de mère.
Dans le quotidien Forum des As, des congolais joint à travers le pays regrettent que les mandataires les mieux pris en charge par le trésor public, n’offrent qu’un semblant d’attention aux vrais problèmes de la société pour exister attendant les prochaines élections.
Par opposition au projet de loi, qui est une initiative du gouvernement, une proposition de loi peut provenir d’une personne ou d’un groupe habilité à le faire puis le faire porter par un élu pour débat à l’assemblée nationale. A ce jour, à part la loi LOKONDO du groupe des 13 personnalités qui a bénéficié d’un large écho dans le débat politique et dans l’opinion, les autres initiatives de la 3ème législature ne sont de la matière que pour les journalistes accrédités au palais du peuple ou au mieux pour les débats télévisés quand ils survivent des semaines plus tard.
Après le basculement de la majorité parlementaire en pleine législature, dénommé la révolution, il y avait un grand espoir que ces élus issus des élections de l’alternance pacifique fassent bouger les lignes dans le social du congolais. Mais du débat pour les places au gouvernement, aux accusations de corruption quotidiennes, en passant par les tentatives de déstabilisation du bureau, difficile de trouver de la place pour le congolais dans un décor aussi chargé.
Christopher Otshokum