Sénégal : trois sages- femmes condamnées après la mort d’une femme enceinte qui a ému le pays

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A woman holds a sign during a sit-in to demand justice for Astou Sokhna and call for a more humane and patient-friendly health care system at the Place de la Nation in Dakar on April 23, 2022. Astou Sokhna, then 9 months pregnant, died on April 1, 2022 in a public hospital in the city of Louga, in northern Senegal. Six midwives suspected of negligence have been charged. - A demonstration was organized on Saturday in Dakar to "demand justice", after the death in a public hospital of a pregnant woman who moved the country. A hundred people gathered at the call of the civil society collective "Patients in danger" on the Place de l'Obélisque, in the popular district of Colobane. (Photo by CARMEN ABD ALI / AFP)

Trois sages-femmes ont été condamnées mercredi par un tribunal sénégalais à six mois de prison avec sursis pour « non-assistance à personne en danger », après le décès dans un hôpital public d’une femme enceinte ayant vainement attendu dans de très grandes souffrances une césarienne et dont le sort tragique a bouleversé le pays. 

ce drame avait suscité sur les réseaux sociaux une vague d’indignation contre les carences du système de santé publique dans ce pays et a provoqué des réactions au plus haut niveau de l’Etat.

Selon la presse sénégalaise, Astou Sokhna, mariée et enceinte de neuf mois, est décédée à l’hôpital de Louga le 1er avril après ce que la presse locale a présenté comme une longue agonie et un déni de soin. La jeune femme, qui avait 34 ans selon un avocat de la partie civile, avait attendu pendant une vingtaine d’heures la césarienne qu’elle réclamait.

Le personnel aurait refusé sa demande, arguant que son opération n’était pas prévue, et aurait menacé de la chasser si elle insistait.

Mercredi matin, le jugement a été prononcé en présence des six prévenues et de nombreuses agentes de santé venues apporter leur soutien à leurs collègues poursuivies, ont constaté des journalistes d’un media locale

Les trois femmes condamnées avec sursis étaient de garde la nuit où Astou Sokhna a été admise à l’hôpital, a indiqué un de leurs avocats, Me Abou Abdou Daff, joint par le même media locale

Les trois autres étaient de garde pendant la journée, a déclaré Me Daff, sans plus de précision.

Signalons que, le parquet avait requis un an de prison dont un mois ferme contre quatre des six prévenues et la relaxe pour les deux autres, lors du procès le 27 avril.

 

Bénédicte Ntoya