Débat Africain : « Le problème aujourd’hui sur le continent africain c’est le leadership, de l’ambition, c’est également la définition des objectifs des dirigeants par rapport aux besoins de nos populations » Jean Marie Kassamba sur RFI

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Le regard des journalistes et éditorialistes africains sur les temps forts de l’actualité en Afrique dans un monde en perpétuel mouvement, JEAN MARIE KASSAMBA, patron de l’espace 50 était l’invité de l’émission »Débat Africain » sur la radio France Internationale , RFI. Trois sujets phares abordés notamment la tournée africaine de Lavrov, ministre des affaires étrangères Russes, le Sommet Afrique -Coree et européennes mais aussi les élections Européennes.

S’agissant des dessous des cartes sur la visite de LAVROV en Afrique, l’analyse de Jean Marie Kassamba révèle les raisons des richesses africaines, de la recherche des soutiens notamment au niveau des nations unies quand il faut avoir le vote mais également l’installation des base qui n’existaient pas en Afrique.

« Absolument il faut comprendre que depuis bientôt 10 ans, la Russie a repris des contacts à très haut niveau avec le continent africain. L’ex prè carré de la France a été d’abord dans un premier temps évité mais les 5 dernières années, on a constaté que non seulement on a commencé par attaquer le Sahel, avec le Mali, le Burkina Faso, le Niger. On est descendu jusqu’en République Centrafricaine , aujourd’hui on repart sur le Tchad qui reste le dernier bastion de la France. Ce qu’il faut comprendre par cette visite de LAVROV est que non seulement il considère le pré carré français c’est terminé et que il faut fragiliser la France et l’Occident en Afrique parce que c’est ici où on vient chercher les matières premières, des soutiens notamment au niveau des nations unies quand il faut avoir le vote mais également qu’il faut installer des base qui n’existaient pas. »

LAVROV dans 4 pays francophones a également quelle signification? une question également abordée par l’éditorialiste Jean Marie Kassamba.

« Ce qu’il faut comprendre est que le choix de Brazzaville est plus que capitale pourquoi parce que Sassou est un ancien communiste, il a travaillé notamment avec l’Union soviétique y’a longtemps et que Denis Sassou a des soucis avec la France notamment avec cette opération des biens mal acquis avec le Gabon, la Guinée d’obiang nguema mais surtout le dossier libyen. La Russie cherche à tout prix à s’installer durablement en Libye parce que c’est à la porte de l’Europe. Ensuite il y’a beaucoup des richesses notamment le pétrole et que c’est Sassou Nguesso qui gère le dossier lybien depuis plus des 10 ans aujourd’hui. »

Et d’ajouter

« si aujourd’hui le Tchad qui reste le dernier bastion de la France en Afrique centrale, cède à ce charme de la Russie, c’est fini pour la présence fictive parceque les quelques bases qui restent françaises au niveau du Tchad, si ces bases sont évacuées comme ça été le cas au Niger où au Mali, la République centrafricaine va faire jonction avec le Tchad est que s’en sera fini avec la France-Afrique »

Dans l’actualité également le Sommet Afrique -Corée et européennes, le patron des journalistes des Kinshasa en République Démocratique du Congo, Jean Marie Kassamba a dans ses analyses appelé les africains à la prise des consciences pour bien poser les conditions aux différents partenaires étrangers.

« le plus important aujourd’hui est une prise de conscience à la fois de la jeunesse africaine, des intellectuels africains, des dirigeants africains, qu’il faut y aller ensemble, qu’il faut poser les conditions du partenariat avec le reste du monde. Tous ces sommets c’est juste pour nous flatter en quelque sorte. 10 milliards mis à notre disposition jusqu’en 2030, c’est rien du tout. La Corée du Sud aujourd’hui en boîte les pas à la Chine , au Japon « 

Et de renchérir

‘ ce qui est plus important aujourd’hui ce n’est pas de dire voilà encore un autre partenaire qui arrive avec quelques milliards mais surtout qu’est ce que nous nous avons comme besoins et qu’est ce qu’on peut demander à ce nouveau partenaire pour qu’il puisse venir investir dans d’autres domaines beaucoup plus précis. La formation par exemple, le transfert des technologies.

Le problème aujourd’hui sur le continent africain c’est le leadership, de l’ambition, c’est également la définition des objectifs des dirigeants par rapport aux besoins de nos populations. Les jeunes qu’on en envoie en formation en Inde aujourd’hui on peut les envoyer aussi en Corée du Sud « 

Rufus Lukanga