Guerre de six jours à Kisangani : Mgr Mwarabu coordonnateur de FRIVAO confirme pour bientôt l’opération d’indemnisation des victimes aux conditions d’identification et certification

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24 ans après la guerre de six jours ayant opposé les armées ougandaise et rwandaise, à Kisangani (Tshopo), le Fonds de réparation d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (FRIVAO) a publié la liste de 4 131 premiers bénéficiaires. Dans une video de son coordonnateur parvenu à Tele50.cd, François Mwarabu confirme le début de paiement des indemnités individuelles des personnes certifiées par voie bancaire et le lancement des travaux du mémorial.

« Nous avons bien voulu profiter de la clôture du 24è anniversaire de ces atrocités à kisangani pour pouvoir annoncer officielle le lancement d’indemnisation individuelle et collective au profit des victimes en posant deux actes : celui de paiement des indemnités individuelles et celui également de lancement des travaux du mémorial des personnes enterrées à cette occasion » Mgr Mwarabu, coordonnateur de FRIVAO

Et d’ajouter

« Ceux qui retrouveront leurs noms affichés, devront se rendre au guichet, on oriente les victimes du côté de l’extension de RAW BANK qui se trouve à côté du BATAM pour ouvrir leurs comptes et en ce moment-là, la Banque va nous retourner les numéros de comptes des concernés, pour nous permettre de joindre l’ordre de paiement pour permettre l’approvisionnement de ces compte-là… », a expliqué Mgr Mwarabu

Il précise en outre que l’opération d’identification et de certification devra continuer au-delà de Kisangani et de la province de la Tshopo.

« Le conseil nous a demander qu’on devra d’abord terminer l’identification sur l’ensemble de l’espace concerné par le fonds de l’Ouganda cad nous devons d’abord nous étendre au niveau des provinces de l’ituri, du haut-Uélé et Bas-Uélé. C’est à l’issue de cette étape là que on peut se disposer des nombres définitifs des victimes ainsi procéder à la répartition définitive de façon équitable des quotités qui reviendraient à chaque victime »

Le 5 juin 2000, alors que la population vaquait tranquillement à ses activités journalières, qui à l’école ou à la faculté, qui au marché, qui dans les bureaux, les coups de canon et des bombes ont brutalement troublé la quiétude populaire, semant la panique dans toute la ville aux environs de 9h45.

Au cœur de la ville de Kisangani, l’armée rwandaise affrontait le contingent ougandais. C’était le début d’une guerre urbaine qui allait durer six jours, du 5 au 10 juin 2000, et faire de nombreuses victimes civiles et d’immenses dégâts matériels. Les deux armées n’en étaient pas à leur premier forfait à Kisangani. Elles s’étaient battues l’une contre l’autre par deux fois dans cette capitale provinciale : la guerre de 3 jours, du 12 au 14 août 1999, et celle d’un jour, le 5 mai 2000. Elles se disputaient le contrôle de cette ville importante sur le plan tant stratégique et politique qu’économique et symbolique.

Il a fallu attendre plusieurs années, soit le 9 février 2022, pour voir la cour internationale de justice (CIJ) condamner l’Ouganda pour les dommages causés aux personnes, aux biens et aux ressources naturelles lors de l’intervention militaire de l’Ouganda en RDC entre 1998 et 2003, notamment pour les crimes commis à Kisangani.

Rufus Lukanga