LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : LE LAÏC FLORIBERT BWANA BIENTÔT BÉATIFIÉ (PAPE FRANÇOIS)

85

Chrétien face à la corruption, exemple de la résilience, sa lutte lui a valu des menaces, culminant avec son enlèvement le 7 juillet 2007. Son corps, marqué par des signes de torture, a été retrouvé deux jours plus tard.

Fervent catholique, le laïc Floribert Bwana Chui, mort pour la défense des valeurs morale, de sa foi face à la haine a depuis été considéré comme martyr par l’eglise catholique congolaise préférant mourir que céder à la corruption en ordonnant la destruction de riz avarié en tant que chef de bureau à l’Office Congolais de Contrôle.

« Est-ce que je vis pour le Christ ou pas ? Mieux vaut mourir que d’accepter cet argent. » répétait Floribert Bwana qui avait choisi d’être honnête, fidèle à sa foi et à ses principes, de dire non à la saleté refusant l’entrée en RDC de denrées alimentaires avariées en provenance du Rwanda, des produits dangereux pour la santé publique.

Les valeurs qui ont trouvé gain de cause au Vatican, plus de 15 ans le saint père a autorisé ce lundi au Dicastère pour la cause des saints de promulguer le décret reconnaissant le martyre du Serviteur de Dieu Floribert Bwana Chui bin Kositi (1981-2007).

Le laïc congolais est reconnu martyr avec deux autres serviteurs de Dieu, le père François Xavier et la sœur Juana Vazquez.

L’on s’en souviendra de la venue du pape à Kinshasa en février 2023, le pontifes devant les jeunes et catéchistes au stade des Martyrs a honoré Floribert Bwana Chui dans son discours.

Belle nouvelle pour l’Eglise Famille de Dieu en RD Congo, Le martyrologe de l’Eglise du Congo s’agrandit. Bientôt le Vénérable Floribert Bwana Chui viendra rejoindre les bienheureux Isidore #Bakanja, #Anuarite Nengapeta et Albert #Joubert, dans la liste des fils de la terre du Congo proposés comme modèles à l’Eglise universelle.

Les quatre ont été tués en haine de la foi pour leur attachement au Christ, aux valeurs du Royaume qui dignifient l’homme et rendent gloire à Dieu.

Alors que retenir du parcours du laïc FLORIBERT Bwana chui Né le 13 juin 1981 à Goma dans l’Est de la RDC, lieu même de son assassinat en 2007, en haine de la foi alors âge de 26 ans. Floribert Bwana est issu d’un milieu aisé et a étudié le droit et l’économie.

Étudiant brillant et engagé socialement, il devient une figure respectée à l’Université de Goma, où il a rejoint la Communauté de Sant’Egidio pour servir les plus pauvres, notamment dans un contexte marqué par l’afflux de réfugiés après le génocide rwandais de 1994.

Diplômé en droit, il s’oppose aux divisions ethniques.

Ce jeune chrétien catholique débuta sa vie professionnelle à Kinshasa comme commissaire aux réclamations au sein de l’Office Congolais de Contrôle (OCC), organisme de l’autorité nationale de contrôle des douanes et des marchandises où il était chargé d’évaluer la conformité des produits passant la frontière Est de la République démocratique du Congo.

 Il fut ensuite transféré au poste de Goma comme chef de bureau de l’OCC. Durant ses années d’études, Bwana Chui a rejoint la Communauté de Sant’Egidio. Il a aidé comme bénévole et s’occupait des enfants de la rue.

Dans l’exécution de sa mission professionnelle, Floribert Bwana était confronté au problème moral d’autoriser l’entrée au pays de denrées alimentaires venant du Rwanda voisin, et qui n’avaient pas obtenu les autorisations nécessaires pour leur commercialisation et leur consommation. Selon des témoignages, «Bwana Chui a préféré mourir en refusant de faire passer de la nourriture qui aurait pu empoisonner un grand nombre de personnes».

Le refus de «l’argent sale» lié à des transactions illicites a été la cause de sa mort. Il jugeait immoral de laisser passer des tonnes de denrées avariées et toxiques à destination des populations en échange de quelques milliers de dollars. Il avait fait détruire des lots de riz périmés et refusé des pots-de-vin.

Des témoins affirment qu’il disait souvent: «L’argent disparaîtra vite. Quant à ces personnes qui auraient consommé ces produits, que serait-il advenu d’elles?» se questionnant «Est-ce que je vis pour le Christ ou pas? Voilà pourquoi je ne puis accepter. Mieux vaut mourir que d’accepter cet argent».

Rufus Lukanga