L’avenir de Vital Kamerhe au perchoir de la chambre basse du parlement demeure incertain. Avant la rentrée, la pression menée par les élus pétitionnaires s’apparentaient à une rumeur mais dès la reprise de la session, la lumière de leur démarche a effectivement pris corps.
Septembre, le 15ème jour du mois, cette session essentiellement budgétaire pourra être accompagnée à d’autres thématiques inscrites au calendrier avec une ampleur considérable sur le plan politique de la République démocratique du Congo.
Vital Kamerhe, aura t’il encore pour longtemps le bâton de commandement à l’hémicycle ? Pour l’instant, tout est à sa défaveur.
Devant ses collègues, lundi 15 septembre 2025, à l’ouverture, Kamerhe a dans son allocution montré un visage conciliant jusqu’à demander pardon aux députés nationaux si ses positions ont parfois frustrés certains.
« Ne suis-je pas celui que vous appelez affectueusement le pacificateur ? Aujourd’hui encore je serai encore pacificateur jusqu’au bout. C’est pourquoi je voudrais vous dire s’il y en a parmi vous qui se sont sentis froissés, heurtés ou dérangés de quelque manière que ce soit par ma conduite, par mes propos qu’ils daignent bien accepter l’expression de mes regrets les plus sincères et j’implore leur pardon », a-t-il plaidé.
Il est revenu sur sa démission de 2007 dans un contexte sécuritaire préoccupant et en dépit de cela , il est restait fidèle à son pays. Cette loyauté dit-il, le caractérise aux côtés de Félix Tshisekedi, actuel chef de l’État.
« Ma trajectoire personnelle porte le témoignage de mon engagement patriotique : toute ma carrière a été consacrée à un seul idéal pour servir notre peuple, ma loyauté envers la nation n’a jamais faibli ni face à l’épreuve du temps ni devant l’adversité politique. Souvent au détriment de mon intérêt personnel parfois au péril de ma vie et malgré les prix des invectives et les calomnies, j’ai toujours choisi le camp de la République. Vous vous rappellerez que le conflit avec le Rwanda m’a déjà coûté en son temps ici même le perchoir de l’Assemblée nationale mais ma fidélité à la patrie demeure intacte et aujourd’hui elle est plus que renforcée par l’engagement que j’ai pris de servir la nation aux côtés du Président de la République, Chef de l’État Félix Tshisekedi Tshilombo », a déclaré Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale dans son discours à l’ouverture de la session ordinaire de septembre 2025.
Les députés pétitionnaires décidés à poursuivre leur action
Le discours du président Vital Kamerhe n’a produit aucune influence dans le chef des élus signataires de la pétition, plus de 200, décidés à le faire tomber. Tentant de déposer leur document au service des courriers du speaker de l’assemblée nationale et constatant que les bureaux de ce dernier étaient fermés ; ils ont fait appel à un huissier de justice pour la légalité de leur dépôt en vue de sa destitution pour incompétence.
»Monsieur Vital Kamerhe a lui-même reconnu les griefs, il a lui-même passé aux aveux, il a demandé pardon.Mais, il doit savoir que qui s’excuse, s’accuse, il doit savoir que nous ne pardonnons pas, nous continuons avec notre procédure législative » Crispin Mbindule, initiateur de la pétition.
Ce mardi 16 septembre 2025, l’assemblée nationale a invité les députés à déposer leur pétition, « les bureaux sont ouverts, le personnel est présent » expliquant que Hier lundi, Vital Kamerhe avait « autorisé les membres de son cabinet à clôturer la journée » très tôt.
Autorisation obtenue après avoir « travaillé d’arrache-pied samedi et dimanche pour préparer la cérémonie de la rentrée parlementaire ». Aujourd’hui, « le président a instruit ses services de ne faire aucune entrave à une quelconque démarche parlementaire ».
Dans une révélation de Jeune Afrique, le président de la République Félix Tshisekedi avait reçu la veille de la rentrée parlementaire le speaker de l’assemblée nationale Vital Kamerhe.
»Lors de cet échange, il lui a été demandé de faire échec à la pétition visant Vital Kamerhe. Or, quelques instants plutard le président Tshisekedi est revenu sur la consigne qu’il venait de donner «
Le media éclairci également que plusieurs députés ont dévoilé être contacté par Tony KANKU et guy loando afin de poursuivre leur démarche et destituer Kamerhe.
Publication démentie par la cellule de communication du ministère des Relations avec le Parlement affirme que le ministre d’État, Guy loando mboyo qui indique « les députés nationaux sont des élus responsables et indépendants dans leurs choix ainsi que dans leurs démarches, qui n’engagent qu’eux-mêmes. »
De plus, Jeune Afrique a évoqué que la direction du parti MLC de Jean Pierre Bemba avait demandé à tous ses élus de signer la pétition et presque tous l’ont fait.

Le projet de loi de finances exercice 2025 déposé
Malgré toutes les tractations vécues au parlement, l’échéance constitutionnelle fixée par l’article 126 a été respectée, la première ministre Judith Suminwa, accompagnée du VPM du Budget Adolphe Muzito, a déposé au Bureau de l’Assemblée nationale, le projet de loi de finances exercice 2026. Ce projet de budget, équilibré en recettes et en dépenses, est chiffré à hauteur de 20,3 milliards USD.
Rufus Lukanga